Le Fruit ne tombe pas loin de l'Arbre [TERMINE]

Le Marché à RiverFall était toute une histoire!
Aucun habitant vraiment digne de ce nom ne pouvait ne pas se laisser tenter par les propriétaires de victuailles en tout genre, criant à tue-tête en faisant l'éloge de leurs marchandises. L'éternelle dispute entre le Poisonnier et le Boucher était devenue tradition, les rues désertes de quelconque vendeuse de bijoux et autres fantaisies presque introuvables.
Le Marché à RiverFall était aussi l'occasion de bon nombre de rencontres. Surtout au niveau du Shakespeare Theater dont la haute bâtisse faisait fugure de forum de la ville. Tout le monde le connaissait et tout le monde se pressait sur ses marches pour aller se détendre et papoter avec quelqu'un.

Quand à Lyra, elle venait juste d'en sortir. Un entretien éclair avec Gregory Dowter, le Directeur du théâtre ainsi qu'avec sa fille Alyssa.
Autant le dire tout de suite: bien que Mr. Dowter était un homme charmant, la jeune fille venait sans doute de passer le pire quart d'heure de sa vie! Mademoislle Dowter -comme tous les membres de la Troupe de Danse devaient la nommer- n'était pas une fille facile et Lyra en avait faillit perdre son sang froid! D'ailleurs, lorsqu'elle passa devant la lourdre porte d'entrée, elle fut plus que soulagée en voyant Jonathan Dylan, le gardien de sécurité, lui faire un clin d'oeuil. Sans ce geste amicale, elle aurait sans doute abandonné l'aventure. Et pourtant! Dieu savait à quel point elle avait rêver que la Chance avec un grand C se présente à elle!

Depuis les cours de Madame Giri jusqu'à ceux plus intimes de son fils George, Lyra rêvait de devenir ballerine. Possèdant un jolie tour de main, elle pensait avoir ses chances.
Depuis l'audition au Shakespeare...elle voyait combien il était difficile de percer dans le métier. Et si le Ballet lui en donnait tant à remordre, qu'en serait-il du chant?
Sur ce chapitre, elle avait été catégorique avec Phen: passer un audition de danse mais de danse seulement! Sa rechute ne lui permettait pas de pousser ses vocalises trop loin.

L'audition en elle-même avait été passable:
"Miss Lyra Anaelle Delesevs. Vingt-Ans. Formation classique...Paris?
-Oui Mademoiselle. Elle ne savait que dire de plus; elle avait attaché ses cheveux en un chignon bien serrer qui faisait resortir la fragilité de son cou. Dans son justaucorps noir et ses colans blanc ainsi que ses chaussons rose très pâles, presque crême, Lyra se sentait presque mise à nue. Si elle échouait? Madame Giri avait-elle été sincère en disant qu'elle avait un avenir prometteur dans le milieu de la danse? Et si elle ne plaisait pas à ces anglais? N'étaient-il pas en charge de sa carrière à présent?
-Vous interprèterez...?
-"La Mort du Cigne" Mademoiselle.
-Comme c'est original! Nous préparons justement le Lac des Cignespour la rentrée et toute la saison Automne-Hiver. Mais...aucune chance pour que vous ne brilliez dans le rôle d'Odette. Nous avons déjà notre étoile ici!"

Ce qui suivit fut un mélange de triomphe et de déception.
Certes, elle dépassait les espérances de Mademoiselle Dowter. Pire, elle les surpassait et sa "Mort du Cigne" avait été saluée par les quelques membres de la Troupe A présents à ce moment là. Phen n'y était pas mais elle y avait vu Alexander qui était quasiment le frère de son cousin et qui lui avait certifié qu'elle avait été d'un angélisme à faire fondre un coeur! Une jeune femme blonde avait également été présent...
Pourtant, Mademoiselle Dowter ne fut pas convaincue au point de l'engager dans la Troupe même et lui donna la place de ballerine figurante.
Mais qu'importait? Elle ne danserait qu'un petit rôle...mais elle danserait!

Et puis maintenant c'était pour de vrai! Elle venait de signer son contrat! Et même si la Coréographe ne la voyait pas d'un très bon oeuil, la jeune fille se disait qu'il y aurait toujours Phen pour lui donner de précieux conseils pour ne pas lâcher prise au dernier moment. Ce serait trop bête après tous les éfforts fournis!
A présent, les courses à faire lui paraîssaient moins difficiles!
Elle passa chez le Primeur pour s'approvisioner en légumes frais: ce soir, elle ferait une quiche lorraine, une des spécialités françaises qu'elle s'était promise de concocter à sa tante qui rafolait de délicatesses culinaires. Une botte de persil et quelques clous de giroffle. Lyra salua également Mrs. Lou, la traîteuse asiatique et lui acheta quelques germes de soja pour une bonne salade.

Ce fut le Fruitier qu'elle visita en dernier.
"Un demi kilogramme de pommes s'il vous plait!
-Lesquelles, Miss?
-Hum...euh...vertes! Des pommes Grani!
-Tout de suite...mais...c'est un petit accent que j'entends-là, non?
-Tout juste. Un accent français!
-Je me disais aussi! Voilà Miss! Six Pence pour vous!
-Voilà!
-Miss?Que puis-je pour vous?" L'homme s'adressait déjà à une autre cliente mais la jeune fille, prise dans la cohut entra en colision avec elle. Violent colision puisqu'elle renversa le contenu du sac que la demoiselle adverse tenait dans ses bras. Lyra se dégagea et entreprit de l'aider à ramasser ses aubergines

"Je suis vraiment désolée!"

-Vous interprèterez...?
-"La Mort du Cigne" Mademoiselle.

Et qu'elle mort ce fut! Elena avait trouver l'intreprétation de Mademoiselle Lyra tout à fait charmante, brillante et très émotive, de quoi rendre cette peste de Charlotte verte de jalousie! Quand Madame Giri avait jetter un coup d'oeil a la troupe présente, la jeune blonde lui sourit en aquiéçant, démontrant à la juge son appréciation face à l'audition. Il n'y avait rien a redire, la cousine de Phoenix avait tout pour elle et elle ne pouvait que faire sa place au théâtre.

Depuis que le nom de Lyra sortait fréquament des lèvres exquises d'Hamlet, Elena avait des humeurs partager face à la demoiselle. Même avant de la connaitre ou de l'apercevoir, Elena avait éprouver un goût amer a mainte reprise en entendant ce nom.

" Il faudrait que j'en parle à Lyra ... Ah! Si Lyra était là... Je ne peu pas, il faut que j'aide Lyra avec son audition..."

" Oui ... Bien sûr."

Et elle soupirait en elle même.

Par contre, Miss White était un petit bout de femme d'une bonté narurel. Aussi, il n'était pas question de laisser ces mauvaises émotions prendre le dessu sur l'image qu'elle se ferait de Lyra Delesevs. Lena avait accueillit avec chaleur la nouvelle arrivée et, suivant les conseilles de Phen, s'était abstenue de lui préparé une initiation comme il était coutume au théâtre. Oh! Comme elle était belle, cette Lyra! Sa brillante chevelures brunes tombant en boucles sur ses épaules, ses lèvres pulpeuses, ce regard rêveur... et cette attitude protectrice de Phoenix a son égard. Lena ne voulait pas se l'avouer mais, si elle aimait bien mademoiselle Lyra, quelques choses la chicotait en elle, quelque chose qu'elle ne pouvait pas reconnaitre puisqu'elle ne l'avait jamais ressentie... Un brin de jalousie, pure et simple, un petit démon qui lui serrait le coeur quand elle voyait une complicité flagrante entre Lyra et Phen.

Mais Elena ne le montrait pas. Ce sentiment lui échappait encore et il n'occupait qu'une infime partie de sa sympathie à l'égard de la jeune française.

***

Une lumière agréable baignait sur le Marché de la petite ville qu'était Riverfall. Elena revenait d'une petite visite au théâtre pour quelques ajustements consernant l'accoustique de la salle et, en apercevant le magnifique temps qu'il faisait, la jeune anglaise avait décidée de faire ses courses au Marché.

Sac en main, regard claire perdue dans ses pensées, Miss White arpentait l'allée d'une gracieuse démarche. Ses cheveux dorés brillait sous les rayons, lui donnant un petit air angélique mais son visage gardait une teinte de mélancolie. L'agréable soleil baignant sur la place publique ne reflétait pas l'humeur de Miss White. La veille avait été douleureuse et pleine d'amertume et même si elle tentais de ne pas y penser, l'Avant-Première avait été un beau désastre.

"Miss? Que puis-je pour vous?"

Elle n'eue pas vraiment le temps de répondre car sans qu'elle ne puisse savoir pourquoi, Elena faillit tribucher, échappant son sac contre le sol frais.

"Je suis vraiment désolée!"

La demoiselle qui l'avait percuter par inadvertance à cause de la foule se précipita pour rammasser le gâchit et Elena se pemcha aussitôt pour l'imiter.

" Ce n'ai rien vous savez ..."

" Elena?"

Leur regard se croisèrent et elle reconnue aussitôt la jeune femme.

" Il n'y a pas de mal, merci Lyra. " Fit Elena, soudainement amusée par la situation.

Miss White se releva en attrapant son sac et la dernière aubergine. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors que Lyra replaçait quelques mèches foncés pour dégager son visage.

" Belle journée n'est-ce pas?" ne pu s'empêcher d'ajouter la comédienne.

Maladroite! Quelle empotée elle pouvait faire parfois! Encore rose de confusion, la petite française s'entardait à remettre une à une les aubergines devenues quelque peu grises sous l'effet du bitume qu'elles avaient frôlé.

"Ce n'est rien vous savez..." La jeune fille tendit aussitôt l'oreille. Parmis toutes les nouvelles voix du théâtre auxquelles elle avait encore du mal à associer un visage, celle-ci ne pouvait pourtant pas lui échapper.
"Elena?" demanda-t-elle d'une voix tintée de la même surprise visible dans ses grands yeux noisette. Ils embrassaient alors la silhouette élégante et élancée, la chevelure de blé et la peau très blanche de celle que l'on pouvait bien appeller "L'Etoile du Shakespeare".
Leurs regards se croisèrent et Lyra cru comprendre que la jolie Ophélie reconnaissait bien le future Petit Cigne.

"Il n'y a pas de mal, merci Lyra" dit-elle sur un ton amusé.
Les deux jeunes femmes se relevèrent en souriant, Elena plaçant la dernière aubergine dans son sac. Ne sachant que faite -songez que la situation avait quelque chose d'intimidant pour la nouvelle recrue!- elle essaya de mettre un peu d'odre dans sa chevelure brune et bouclée, en plaçant une mèche rebelle derrière son oreille droite. Dégagé, son visage devait toujours arborer cette teinte rose qu"il affichait lorsque la jeune fille s'était mise dans une situation quelque peu...délicate. Après tout, Elena White n'était pas n'importe qui...ni pour elle, ni pour son cousin. Aussi, elle se sentait prise au piège, ne sachant que dire pour détendre l'atmosphère.

Ce fut Elena qui rompit le silence:
"Belle journée n'est-ce pas?
-Oui!"
Lyra avait sauté sur l'occasion, même si engager une conversation sur le temps était d'une banalité désobligeante. "J'ai fait d'une pierre deux coup ce matin: prise de contacte au théâtre et courses au Marché. Et je dois avouer que la duxième partie de mon programme fut beaucoup plus agréable!" ajouta-t-elle en repensant au regard glacial d'Alyssa Dowter. Ce pouvait-il qu'une femme aussi belle renfermait un être aussi méchant? En repensant à la matinée, à la façon dont elle s'était faite examinée sous toutes les coutures, Lyra en frissona.

Elle reprit bien vite ses esprits, jetant un coup d'oeuil désolé au sac de sa compagne, dont les aubergines tout à l'heure si vertes, avaient pris une teinte grisâtre. Elle se frotta vigoureusement le front et, sans faire exprès, jeta un juron en français: "Oh! la merde!" puis, se rapellant que Phen l'avait présentée comme une jeune fille respectable au vocabulaire châtié, elle reprit en anglais: "Par ma faute, vos aubergines sont ruinées...je ne sais comment vous dire à quel point je suis désolée..."

Elle avait vraiment l'air d'une empottée! Voilà qu'elle se morphondait pour des légumes! A croire qu'elle en était un aussi par dessus le marché! Devant tant de jeux de mots intérieurs, la jeune fille se mit tout d'un coup à éclater d'un rire à a fois enfantin et troublant, joyeux comme une cascade et doux comme la mère qui vient d'attraper sa fille à faire une bêtise. Si Elena avait cru avoir à faire à une gamine, elle pouvait bien se tromper: à présent, il était sûr qu'elle la prenait pour complètement folle!

Ne sachant plus trop où se mettre, elle adressa à la demoiselle son plus charmant sourire. Elle se doutait bien qu'à cet instant elle devait avoir les pomettes rouges et saillantes de confusion mêlée à une joie furtive d'avoir enfin rencontré celle dont on lui disait qu'elle était la Star du Shakespeare avec son couin Phoenix Howard. Oh! Quand il apprendrait qu'elle l'avait rencontrée par pure hasard, qu'elles avaient bavardé sur des aubergines et qu'elles s'étaient regardées comme deux animaux sortants du zoo...!

Fort heureusement, le curieux trouble entre nos deux héroïnes burlesques fit place à un sérieux bien être puisqu'Elena, après lui avoir certifié qu'elle n'avait pas à s'en faire pour quelques malheureuses verdures, ajouta:

"Je crois que tu peux me tutoyer. Si tu en as envie bien sûr! Après tout, nous faisons partie de la même famille à présent!"

Si elle avait envie de la tutoyer? Quelle question! Cela faisait un temps fou que la jeune fille espérait être présentée mais il ne fallait malheureusement pas compter sur son tuteur pour qu'il se charge des présentations. D'ailleurs, maintenant qu'elle y repensait, Lyra trouvait de plus en plus bizarre le comportement de celui qu'elle avait toujours connu impassible, rieur et dépourvu de tout soucis. Enfin...après la discussion qu'ils avaient eut l'autre soirée, elle se doutait bien qu'il subsistait quelque malaise avec Elena. Mais seulement parce qu'elle ne lui avait pas donné de détails concernant son déménagement? Avec la meilleure des volontés, l'espiègle parisienne ne pouvait que très peu y croire.

Elle était tellement perturbée que la dernière phrase d'Elena la fit revenir non seulement au temps présent, mais également froncer ses fins sourcils. La même famille? Que voulait-elle dire? Lyra devenait de plus en plus confuse et porta même une main à son front. Elle allait d'ailleurs s'excuser de son air bêta mais c'est là qu'Elena lui vint en aide.

"Je parle du théâtre. Tu fais partie de la famille du Shakespeare!"

Et comme par magie, un lumineux sourire vint chasser tout trouble, toutes pensées et toutes questions qui se pressaient sur le beau visage angélique d'une Lyra qui retorqua: "Et bien puisque c'est ainsi: ravie d'entrer dans l'aventure à tes côtés Elena!" Elle souria, ponctua sa réplique d'un autre sourire charmant. Puis, prenant la jeune femme sous le bras comme si elles étaient amies de longue date, Lyra entamma la conversation.

"Je préfère te prévenir tout de suite: je suis une affreuse pipelette et je me mêle de la vie de tout le monde. C'es tout moi; je ne peux souffrir que les personnes qui m'entourent soient malheureuses." Tout en bavardant, la jeune fille marchait d'un pas léger et preste, comme si elle exécutait quelques pas de danse. Elle était tellement contente! Cette journée, elle le sentait, promettait d'être riche en surprises. Et des bonnes surprises!
Continuant sur un ton toujours aussi jovial, elle attaqua toute en finesse le sujet qui lui torturait l'esprit et, de ce fait, celui de son cousin.

"Tu dînes toute seule? Mais...comment cela? Je croyais que toi et Lola..Lola...O'Neil! Voilà! Que Lola O'Neil et toi partagiez le même apartement?"

"Et bien puisque c'est ainsi: ravie d'entrer dans l'aventure à tes côtés Elena!"

Un sourire charmant se dessinait sur les lèvres de la jolie française.

Elena éprouva une soudaine bouffé de sympathie pour cette jeune femme don elle avait tant entendu parler mais don elle n’avait pas eu la chance de rencontré ni de se faire ça propre opinion à son sujet d’ailleurs. Lyra était franche et vrai, tout comme la jeune blondinette en fait et être soi-même était quelque chose d’important aux yeux d’Elena qui détestait par dessue tout les faux semblants et l’hypocrisie.

Un bras passa alors autour du sien et, agréablement surprise, Elena ne pue s’empêcher de rire discrètement de la spontanéité de Lyra. Elle écouta son petit monologue avec un lège sourire aux lèvres.

"Tu dînes toute seule? Mais...comment cela? Je croyais que toi et Lola..Lola...O'Neil! Voilà! Que Lola O'Neil et toi partagiez le même appartement?"

« Oui, bien sûre, c’est le cas mais elle est partie pour quelques semaines voir sa grand-mère en écosse… Mais ne t’inquiète pas, je suis une grande fille, je peux très bien rester seule dans mon appart’! » Fit-elle d’un sourire sur un ton blagueur.

Mais c’était en partie pour cette raison qu’elle avait demander a Lola de s’installer chez elle. Elena, qui avait toujours été plutôt solitaire malgré sa sociabilité, redoutait plus que tout d’être seule dans son appartement maintenant. Depuis l’été, depuis la finale de Tristan et Yseult, depuis que ses parents la faisait souffrir … Bref, la jeune anglaise préférait avoir quelqu’un à la maison et cette personne n’aurait pas pu être autre que Lola, son amie d’enfance.

« Mais je doit t’avouer que je n’aime pas trop rester seule ses temps-ci. Tu sais, avec la pièce et tout le reste … » ajouta t’elle sans vraiment réfléchir.

C’était bien tout le reste qu'elle ne pouvait nommer qui ne la lâchait pas jour et nuit. Elle se alors compte à qu’elle point illui avait été facile de faire part de son état d'âme à Lyra. Étrangement, Elena se sentait bien en sa présence et le bras autour du sien lui faisait plus de bien qu’elle ne voulait se l’admettre. Cette jeune femme était donc aussi abordable et jovial que Phen le disait? Sans doute, puisque Miss White en avait l’agréable preuve vivante.

« Tu ne le sais sans doute pas mais nous habitons tout près l’une de l’autre. Je t’ai souhaiter la bienvenue au théâtre, laisse-moi te souhaiter le bienvenue dans le quartier! Je n’ai pas vraiment eue l’occasion de venir le faire en personne … Il y a un moment que je ne suis pas aller chez les Howard, une éternité serait plus juste! »

Elle échappa un légé rire qui camouflait autre chose et ajouta avec plus de sérieux :

« Heather se porte t’elle bien? »

Car en effet, Elena n’avait pas déménager dans un autre appartement : c’était Lola qui était venu la rejoindre. Peut-être Phoenix l’avait-il compris autrement mais la jeune comédienne l’ignorait.

[ HS : Ouii bon,pour ce qui est du déménagement, je crois que Phen avait mal comprit (peut etre volontairement, je ne sais pas.) Maintenant que tusais, tu pourrais lui dire dans ton topic avec luipuisque je croit que vous en parler. Enfin, si je me trompe pas.]

[list]Les sentiments qu'Elena White ressentait à l'égard de la pupille de Phoenix Howard étaient réciproques. Bien que Lyra essayait le plus souvent de se faire sa propre image des personnes qui l'entouraient, elle ne s'était pas tout de suite aventurée sur le terrain Elena. D'une part parce que la jolie blonde restait la star du Shakespeare et que dans le fond, Lyra resterait à jamais la petite française timide et admirative du talent de tout un chacun, de l'autre parce qu'elle savait qu'elle touchait de trop près son cousin. A l'inverse du jeune homme, Lyra était toujours consciente du mal qu'elle pouvait infliger à autrui et cela même sans le vouloir. Faire connaissance avec Elena White le lendemain de son arrivée aurait été peut-être d'un goût douteux...

Mais maintenant elle se traîtait intérieurement de sotte; Phen ne lui avait jamais demandé la permission pour quoi que ce soit, même dans des affaires privées.Et voilà qu'elle s'était privée stupidement d'une relation qui avait tout le potentiel d'une profonde amitié! De plus, elle serait alors la mieux placée pour se faire une idée "objective" de la personne qui semblait tant occuper l'esprit d'une certaine tête aussi têtue que bouclée...!
Son geste spontanné ne semblait pas l'avoir perturbée; Lyra se rappela alors que la jeune femme avait passé quelques temps en France et qu'elle devait sans doute connaître les habitudes franches et ouvertes des parisiens de pure souche. Enfin pas aussi pure que cela puisque la pudeur naturelle de Lyra lui permit d'écouter avec attention ce que sa compagne allait lui répondre.

« Oui, bien sûre, c’est
le cas mais elle est partie pour quelques semaines voir sa grand-mère
en Ecosse… Mais ne t’inquiète pas, je suis une grande fille, je peux
très bien rester seule dans mon appart’! »
Pour Lyra, cela ne faisait aucun doute! Cependant, il semblait à Lyra qu'il ne devait pas toujours être fracil de passer ses soirées seule, même lorsque si la situation était exceptionnelle. D'ailleurs, c'est que la jeune anglaise lui confirma quelques rues plus loin en lui affirmant « Mais je doit t’avouer que je n’aime pas trop rester seule ses temps-ci. Tu sais, avec la pièce et tout le reste … » Encore un point de personnalité qu'elles partageaient! Lyra s'étonnait de voir à quel point elles étaient proches et commença à se poser la question si ce n'était pas précisément pour cette même raison que Phen s'était tout de suite montré si attaché à sa cousine. Se pouvait-il que, quel que soit la chose qui se s'était passée entre les deux jeunes gens le soir de cette fameuse représentation de TRISTAN & YSEUT, Phen avait fait un transfert sur elle? A cette idée, les prunelles noisettes de la jeune fille perdirent un quelque chose de leur pétillement, de leur éclat. Elle se s'était cependant pas arrêtée de marcher; surtout ne rien laisser paraître se dit-elle même si son sourir n'était plus aussi grand qu'auparavant. Ce ne sont que des superstitions absurdes et si elles devaient se creuser, j'en parlerai avec lui et lui seul! Fermement résolue de se tenir à ce principe, Lyra accorda de nouveau toute son attention à Elena qui semblait profiter pleinement de leur rencontre.

Ainsi, elles étaient presque voisines! Pourquoi le lui avoir caché? Décidément et ce partout où elle allait, elle n'arrivait pas à détacher Phen Howard de sa vie. Penser à s'émanciper, voilà ce qu'il fallait qu'elle scotche sur le miroir de la salle de bain et qu'elle se répèterait toutes les fois qu'elle se brossait les dents!
Et les yeux à un moment rembrunis s'illuminèrent de joie lorsqu'Elena mentionna qu'elle était déjà venue dans l'appartement des Howard. Et elle connaissait Heather! Heather qui s'était tant fâchée en apprenant que son état de santé ne lui suffirait peut-être pas pour aller à l'Avant Première de Hamlet!

« Tu connais Tante Heather? Comme je suis heureuse qu'elle connaisse d'autres personnes que moi et Phen! Il est vrai que son état de santé s'est quelque peu aggravé depuis quelques mois mais je te rassure: je m'emploie toujours à bien m'occuper d'elle. Quand à Phen ... c'est un amour! Je ne l'ai jamais vu aussi câlin et attentionné avec une femme -enfin à part moi mais je ne compte pas. Je suis comme une petite soeur pour lui... » Tout d'un coup, une idée germa dans son esprit. Géniale! Magique! Stupéfiante! Et ô combien machiavélique elle était!« Puisque tu sembles connaître la famille Howard au grand complet: ça te dirait de dîner chez nous un soir? Le temps que Lola revienne et histoire qu'on se retrouve entre collègues et ...membres d'une même famille... » glissa-t-elle alors malicieusement.[/list]

Quand à Phen ... c'est un amour! ...

Oh oui, ça il l'était et Elena ne se rappelait que trop les moments à ces cotés. Avant ... avant la scène, avant la tempête, avant tout ce qui avait changer entre eux. Mais n'avaient-ils jamais eu quelque chose entre eux avant ce fameux échange entre Tristant et Yseult?

... Je ne l'ai jamais vu aussi câlin et attentionné avec une femme -enfin à part moi mais je ne compte pas. Je suis comme une petite soeur pour lui...

Ah! Jalousie ... sournoise jalousie. C'était la première fois qu'Elena White la ressentait. Un serrement de coeur, petit, discret mais vif. Elle avait beau se dire que Phoenix Howard ne lui appartenait pas, elle pouvat bien nier tout ce qu'elle pouvait ressentir à son égard, quand on parlait de lui de la sorte, elle ne pouvait rester de marbre. En fait, elle ne souffrait pas du fait que sa mère ou sa cousine soit importante aux yeux du Prince Hamlet, non, ça, jamais elle n'aurais jalouser un amour fraternel. C'était plutôt l'idée qu'il puisse être si attentioné avec une autre femme alors qu'il était si distant avec elle.

De sa douce voix, Lyra chassa les reflexions d'Elena aux loins. Son attention se porta alors vers la jeune française et ce nouveau sourire malicieux qui se glissait sur ses lèvres.

"...ça te dirait de dîner chez nous un soir? "

" Humm... quoi? dîner chez vous? " Répéta une Elena, surprise, secouée.

Elle se mordit la lèvre et détourna le regard un instant. Mettre les pieds chez Phoenix ... Chez lui, dans son intimité, dans sa vie de tout les jours ... mais aussi chez cet belle Lyra, qui attendait toujours une réponse.

" Oh, eumm oui ... Bien sûr Lyra, ça me ferais très plaisir. " Finit par lancée la blondinette d'un sourire convaincant.

Elle ne voulait pas que sa nouvelle amie prenne son silence pour de l'impolitesse ou, pire, un manque d'entrain à accepter une invitation ... Et la pauvre Lena ne compris pas l'allusion que fit la malicieuse Lyra à propos de la famille. Elle ne fit que lui lancée un regard intriguée, espérant peut-être une phrase pour l'éclairer.

" Mais tu sais, je ne veux surtout vous dérangez, vous trois ..."