Anna Ferderson Little Thing
Nombre de messages : 48 Age : 32 Localisation : Quelque part entre la Russie et l'Angleterre Date d'inscription : 17/03/2008
Humeurs Théatrâles [Rôle]: Gertrude, Hamlet's mother [État/Humeur]: Morte de honte, assaillie par le dépit. Que rêver de mieux pour Noël ? [Coté coeur?]: Rien ne s'y trouve. L'océan a tout englouti.
| Sujet: Memoria La Cruelle [Elena =D] Mer 21 Mai - 22:28 | |
| [Tadaam ! Voilà le topic ! ] La tête posée entre ses mains, Anna Ferderson révisait sa pièce. Oui, révisait. La veille encore elle la connaissait par cœur, mais il avait fallu une nuit, juste une, pour qu’elle ait oublié une tirade. Et quelle tirade ! C’était celle où Gertrude annonçait à Laertes la mort de sa sœur Ophelia. Avant même de se retrouver comédienne à Riverfall, la jeune femme avait lu [s]Hamlet[/s]. Elle avait ses passages préférés, ses tirades favorites. Or, la réplique qui lui manquait, et qu’elle se devait pourtant de connaître par cœur, était l’une des tirades qu’elle avait le plus lues et relues. Elle la trouvait triste et magnifique à la fois, poétique et empreinte du plus profond désespoir. Il n’y avait rien à redire, Shakespeare avait été excellant dans le maniement de ses mots. L’alchimie était parfaite. Et impénétrable.
C’était ce que Anna pensait en cet instant. Pourquoi n’arrivait-elle point à se remémorer cette tirade ? La troupe avait tellement répété, elle savait le texte par cœur, même celui des autres ! Il ne lui manquait que CETTE réplique.
La tête entre les mains, elle essayait depuis au moins dix minutes de s’en souvenir entièrement. Tantôt le début lui échappait, tantôt la fin, ou le milieu. Elle plaçait un mot à la place d’un autre… C’était incompréhensible. Il devait exister une sorte de maladie spéciale qui touchait les comédiens atteints de stress chronique. Oui, ce devait être cela.Il y a en travers d'un ruisseau… Un saule qui mire ses feuilles grises dans la glace du courant… C'est là qu'elle est venue, portant de fantasques guirlandes de renoncules, d'orties, de marguerites et de ces longues fleurs pourpres que les bergers licencieux nomment d'un nom plus grossier… Mais que nos froides vierges appellent doigts d'hommes morts. Là, tandis qu'elle grimpait pour suspendre sa sauvage couronne aux rameaux inclinés, une branche envieuse s'est cassée, et tous ses trophées champêtres sont, comme elle, tombés dans le ruisseau en pleurs…La jeune femme murmurait en elle-même son texte. A dire vrai, on ne distinguait pas grand-chose de son visage, à cause de ses boucles brunes qui encadraient son visage. Seule dans la Salle Rouge, ce qui était rare, la voix d’Anna résonnait seule. Une voix fluette et légère. Elle n’avait pas pris la peine de réciter en mettant exactement le ton qu’elle donnait au personnage de Gertrude, mais l’ensemble avait tout de même son charme, mis à part les nombreuses coupures et les jurons étouffés qu’elle prononçait lorsqu’elle oubliait un mot.
Trop absorbée dans sa relecture, Anna n’entendit pas la porte s’ouvrir sur son amie Elena White, venue visiblement répéter elle aussi… | |
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