Money, money (that's what i want) [Alyssa]

Invité

Il s’était finalement motivé. Il fallait bien avouer que voir sa carte rejetée alors qu’il était à la caisse d’Armani avec un petit complet dans les bras l’avait quelque peu décidé à finalement se remuer les fesses. Et de toute façon, il n’en pouvait plus. Non seulement, son banquier promettait de tirer à vu sur ses jolies petites fesses s’il ne remplissait pas immédiatement son compte en banques de quelques milliers de livres mais en plus, il n’aimait pas voir son Rafael comme ça. Être sous les ordres de quelqu’un ? Lui ? Ca relevait franchement de la fantaisie la plus pure et la plus mauvaise qui soit. Et s’ils voulaient obtenir réparation pour le dommage moral causé par cet état de fait, il n’y avait qu’une seule solution : se faire engager dans les lieux du délit.

Il avait débarqué avec son meilleur ami et avait admiré l’espace d’un moment l’illustre bâtiment. Même si il y avait des personnes qu’il serait amené à détruire à l’intérieur, il fallait bien avouer que dans son style, c’était un monument. Terriblement britannique. Diablement élisabéthain. Et ce n’était pas pour lui déplaire, à lui l’amateur de vieilles pierres pour qui le plus bel endroit du monde était Angkor. D’ailleurs, un jour il y emmènerait son pantouflard de hobbit. C’était un monde ça ! Avoir les moyens de le faire mais ne pas sortir de l’Europe. Dans quel monde vivait-il ?

Toujours est-il que Rafael avait convenu avec lui de se retrouver après son entretien que Paolo allait avoir avec cette Dowter qui dirigeait l’établissement. Bien évidemment, Rafael s’était montré peu élogieux à son encontre mais quoi de plus normal. Paolo l’appréhendait avec un certain avis négatif qu’il mit de côté pour ce qu’il avait à faire. Après tout, il s’agissait d’un emploi à décrocher et tant qu’à faire, mieux valait débuter en douceur. Pour le reste, on verra après.

Il se rendit alors au bureau de la jeune femme et toqua à la porte sans qu’on lui réponde pour autant. Ne lâchant pas l’affaire, il recommença à nouveau et finit par poser sa main sur la poignée. Elle n’était pas fermée.

« Il y a quelqu’un ? »

Il passa la tête et remarqua que le bureau était vide. Ne s’en formalisant pas, il pénétra à l’intérieur et jeta un rapide coup d’œil autour de lui, tentant d’appréhender sa future interlocutrice. Bientôt, justement la porte se rouvrit sur la principale concernée au moment même où le jeune italien observait le paysage urbain qui s’offrait de la fenêtre placée derrière le bureau.

La tête dans un document un peu trop épais au goût de Mlle Dowter, il en fallut de peu pour ne pas que la jeune femme se heurte à l'intrus qui était posté devant son bureau. Ses yeux bleus s'étant relevé juste à temps, Alyssa rattrapa le dossier de justesse. À son habitude, le sourcil droit de la jolie blonde se arqua puis celle-ci se laissa choir sur l'immense chaise en cuir derrière le meuble de bois.

- Il aurait tout de même été préférable d'attendre que j'arrive...

Vêtu d'un veston en suède ainsi que d'un jean cigarette, la corégraphe eu un sourire en coin avant de déposer sa tête sur ses mains.

- Que puis-je pour vous mon cher?

Un instant, Alyssa se prit à espérer que l'homme devant elle ne soit pas aussi teigne que sa rencontre de la veille. Bien sur, Rafael était bourré de talent, elle en était certaine, mais il l'exaspérait à un point tel qu'elle l'aurait volontié foutu dehors si ça n'avait pas été de son père.

Dévisageant le nouveau venu, Dowter se demandait bien ce que ce dernier venait faire dans son bureau, il n'avait ni l'air d'un comédien, ni d'un éclairagiste quelconque. Attendant, assez impatiament, la réponse de ce dernier, Alyssa passa un bref coup d'oeil sur sa montre.

Invité

Il l’entendit arriver avant de la voir pénétrer dans le bureau. Visiblement, elle était très occupée et il le comprenait parfaitement. Diriger un tel théâtre d’un renom pareil ne devait pas être une chose aisée. Quelque chose qu’il ne supporterait pas faire. S’occuper des papiers, gérer les problèmes des autres. Il en avait déjà assez avec les miens pour ne pas devoir en plus gérer ceux qui ne lui étaient pas propres.

Lorsqu’il vit enfin la jeune et séduisante directrice pénétrer dans son lieu de travail, il eut un léger coup au cœur. Rafael ne lui avait pas dit qu’elle avait ce petit air d’Agnès. C’était peut être la coiffure, le regard ou l’attitude qui faisait ça. Mais globalement, elle semblait avoir le même caractère que la vieille ennemie de l’italien qui l’avait écrasé dans le cœur de Rafael.

« Enchanté, mademoiselle Dowter. »

Il lui tendit la main, une fois qu’elle eut les siennes de libre afin de se présenter et expliquer la raison de sa venue en ces lieux.

« J’étais juste impatient de faire votre connaissance. Paolo Di Alema. »

Il laissa un silence de quelques secondes percer entre eux et précisa au cas où, la jeune femme ait autant de travail qu’elle ne pouvait mettre le museau dehors ou jeter une oreille à la radio.

« Je suis compositeur. »

Un léger sourire en coin, il planta son regard dans le sien et de sa subtilité légendaire :

« Mon banquier souhaite tirer à vue pour la cas où j’aurai le malheur d’apparaître devant sa fenêtre. Et comme je n’ai pas la vocation d’un gibier … j’ai entendu dire qu’il y aurait une place à prendre ici. »

Il s’humecta la lèvre inférieure avant de préciser vaguement :

« J’ai beaucoup entendu parler de ce théâtre et de votre gestion. J’aimerai constater par moi-même. »

D’accord, ce n’était que des remarques négatives pour l’instant. Et d’autres suivront certainement mais était-il nécessaire de le préciser ?

Alyssa serra la main de ce cher Paolo tout en l'écoutant d'une oreille un peu discrète. Le nom lui disait quelque chose mais c'était très vague, la musique, elle l'utilisait pour faire valoir son art mais autrement, le silence semblait maître de sa vie.

Lorsque Di Alema fit allusion de son banquier, un sourire discret se dessina sur sa bouche alors qu'un certain sentiment de compassion naquît en elle. Qui n'avait pas besoin d'argent dans ce bas monde? Heureusement pour elle, Mlle Dowter n'avait jamais eu ce genre de problème, son père était là. D'autant plus que le théâtre lui revenait au bout du compte!

- Effectivement, nous sommes toujours à la recherche de compositeur talentueux. Par contre, nous ne prenons pas n'importe qui! Pas que je vous considère comme n'importe qui mais avant de vous assurez une place parmis l'équipe du Shakespeare Theater, j'aimerais de vous d'explorer l'univers de ce théâtre, de me faire part de votre talent ainsi que de faire la conaissance du personnel.

Alyssa ne le détestait pas, il s'était montré cordiale, malgré son interruption dans son bureau. Contrairement à ce Miller qui se prenait vraiment pour le meilleur metteur en scène de tout les temps... comme tout les metteurs en scène finalement.

- Est-ce que cette proposition vous convient?

Invité

Ce qui n’était qu’une simple impression ne faisait que se confirmer au fur et à mesure des minutes qui s’égrenaient entre eux deux. Il était indéniable qu’elle ressemblait à Agnès. Pourquoi Rafael ne le lui avait-il pas précisé ? Peut être parce que seul Paolo avait les yeux assez ouverts. Grande, blonde, jambes infinies, lèvres pulpeuses, regard expressif, il n’y avait rien à redire, rien à prouver. Il avait l’impression d’être devant la sœur ou un autre membre de la famille de la française qu’il détestait viscéralement et qui le lui rendait bien. Heureusement pour elle, ce n’était pas non plus sa jumelle. Il y avait cependant quelque chose qui émanait d’elle. Quelque chose qui n’avait rien à voir avec la carpette française. Une certaine arrogance mais on le serait à moins vu sa position.

Le jeune italien ne se défit pas de son sourire. Quoi ? Elle allait lui donner le job à l’entente de son nom ? Non, apparemment elle ne connaissait pas Hollywood. Elle allait le coller stagiaire ? Lui ? Non. Elle voulait connaître ses talents musicaux s’entend même si elle n’avait pas précisé. N’y avait-il que lui pour avoir l’esprit aussi mal tourné ? Oui. Lorsque le ‘n’importe qui’ sortit de ses lèvres, Paolo ne put s’empêcher de ricaner joyeusement et de déclarer les yeux pétillants d’amusement :

« C’est la première fois qu’on me sort ça. »

Et pour cause. Il avait l’habitude d’être un géant au pied de plomb et non d’argile dans le milieu musical. Il prit le parti de réfléchir quelques secondes. Comme si il avait les moyens financiers. Oh, il pouvait compter sur son meilleur ami mais il n’avait jamais été et ne sera jamais une sangsue bénéficiant avidement du travail des autres. Ce n’était pas son caractère. Il avait trop de fierté pour ça.

« Clubbed to death ? Furious angels ? Across the universe ? Ca vous parle? Je peux vous les faire parvenir pour prouver mon … talent ? » déclara-t-il l’œil malicieux. « Si ça peut vous rassurer, j’ai quelques succès à mon actif. »

Doux euphémisme.

« Qu’est ce que je dois faire pour vous convaincre ? » demanda-t-il en se rapprochant lentement, s’humectant la lèvre inférieure. « Je suis déjà convaincu. »

Il s’arrêta à quelques pas de la jeune directrice et l’observa, plongeant ses yeux dans les siens sans défaillir. Il voulait un emploi ici, il l'aurait.

[Désolé j'ai pas beaucoup de temps ces jours-ci!!:S]

En effet, au fur et à mesure que ce cher Di Alema dictait la liste de ses nombreuses oeuvres, Alyssa se souvînt d'avoir entendu son nom. Avant de se mettre à penser que l'homme n'était qu'un vantard de plus parmis cette longue liste de gens qui tantaient leur chance au Shakespeare Theater, la jolie blonde évalua la situation. Un compositeur de renommé pourrait faire vendre, d'autant plus que celui debout devant elle n'avait rien d'un vieilard rouillé de toute ces années à se la jouer artiste. Ce Paolo lui semblait un morceau très intéressant, bien sur, ça Mlle Dowter allait le garder pour elle.

Mis à part mordiller le bout de son crayon, Alyssa ne laissait entrevoir aucune émotion pouvant trahir ce certain amusement face à l'homme qui tartinait sa personne d'éloges. Oui bon, il n'avait rien de Rafael Miller, celui-là, elle le détesterait jusqu'à sa mort!

Lorsque le compositeur s'avança tout près d'elle et que son regard se posa dans le sien, Alyssa eut un mouvement de recul avant de se pencher encore plus vers son interlocuteur.

- Composez moi quelque chose d'inspirant! Qui prouve votre envie de rejoindre l'équipe du Shakespeare Theater. Et là je serai convaincu!

D'un sourire contenté, elle s'écrasa dans la chaise avant d'arquer son sourcil d'une manière très élégante.

Invité

[Don't worry : on est tous plus ou moins débordé en fin d'année scolaire : examens et concours ... Wink

]

Le bel italien ne se départit pas de son sourire alors qu’il observait silencieusement la jeune directrice faire son choix. Il pourrait presque voir les rouages de la mécanique bien huilée de son cerveau tourner pour obtenir le résultat qu’il avait couru d’avance. Bien sûr le théâtre n’avait pas besoin de lui pour asseoir sa renommée : il était déjà au summum dans ce propre domaine. Bien sûr, lui-même n’avait pas besoin de ce théâtre pour réussir dans le milieu : c’était déjà fait et depuis longtemps. Mais il avait besoin d’argent et le théâtre avait besoin d’un compositeur digne de ce nom. Alors … pourquoi pas ? Mais s’il fallait être honnête, l’argent n’était pas le seul moteur de sa demande. Il y avait un parfum de vengeance qui flottait dans l’air.

La demoiselle devant lui, bien que tout à fait charmante et désirable, avait humilié son … Rafael. Son tout. Son lui. Il ne pouvait pas accepter un tel traitement sans faire un geste. Pas la peine de lui faire part de sa motivation essentielle. Il pouvait trouver un boulot dans chaque place, chaque endroit que comptait cette ville et le reste du pays. Mais il voulait être ici. A quoi bon être revenu ici, sinon ?

Le sourire de Paolo s’étira lentement lorsqu’après un premier geste de recul, la demoiselle se pencha à nouveau vers lui, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Ils restèrent quelques secondes ainsi, laissant planer le doute. Il lui suffirait de se pencher davantage et il lui offrirait un argument des plus inébranlables. Il pesait encore le pour et le contre. Il se baissa légèrement de telle sorte que ses lèvres frôlèrent les siennes une fraction de seconde alors qu’il se redressant en murmurant :

« Bien sûr, vous avez un piano ? »

Il attendit qu’elle lui indique l’objet convoité et s’y installa, laissant courir ses doigts habiles sur la surface manichéenne des touches dans une volupté déconcertante. Le piano avait toujours été son chez lui. N’importe où, n’importe quel endroit, il lui suffisait d’un piano et il se retrouvait à la maison. La musique était sa maison. Il ne réfléchit pas à ce qu’il faisait, se laissant emporté par le moment, les sensations, les sentiments depuis son retour dans ce pays qui l’avait accueilli. Lorsqu’il eut terminé, il se retourna vers la jeune femme et d’un sourire lui demanda :

« Autre chose ? »

» Alyssa Dowter
» Alyssa Dowter [Terminer ^^ enfin!!]
» Dans le bureau d'Alyssa [Rafaaellll]